La Loi Martiale de la Corée du Sud, instituée par le Président Yoon affaibli politiquement, a été Annulée par le Parlement, car sans motif Constitutionnel !
par Ricardo Martins
La Corée du Sud déclare et annule la loi martiale : quels impacts géopolitiques ?
Le président sud-coréen a surpris tout le monde en déclarant la loi martiale d’urgence. Ce qui rend cet événement encore plus marquant, c’est que Yoon est un favori à Washington et la Corée du Sud est considérée comme appartenant au groupe des démocraties dites "occidentales", caractérisées par un modèle libéral de gouvernance.
Que s’est-il passé en Corée du Sud ?
Le 3 décembre 2024, le président Yoon Suk-yeol, isolé sur la scène politique interne et marqué par son appartenance à l’ultradroite, a déclaré la loi martiale d’urgence dans une allocution nationale surprise.
Il a invoqué la nécessité de protéger le pays des "forces communistes nord-coréennes" et des "forces antinationales", tout en présentant cette mesure comme indispensable pour "reconstruire et protéger" la Corée du Sud contre une "ruine imminente".
Il s’agit de la première déclaration de loi martiale en Corée du Sud depuis 1980, lorsqu’un coup d’État militaire, soutenu par le président américain Jimmy Carter, mené par Chun Doo-hwan avait suivi l’assassinat du président Park Chung-hee.
Peu après l’annonce, des véhicules de police ont barricadé l’Assemblée nationale, et des soldats armés ont pénétré de force dans le bâtiment, brisant une fenêtre pour y accéder. Le commandant de la loi martiale et chef d’état-major de l’armée, Park An-su, a publié la Proclamation n°1, interdisant toutes les activités politiques, y compris les opérations de l’Assemblée nationale, des assemblées locales et des partis politiques.
Les manifestations, rassemblements et activités médiatiques ont également été restreints.
Malgré ces mesures, à 1h du matin local, l’Assemblée nationale a adopté une résolution exigeant la levée de la loi martiale, avec 190 membres présents sur 300 votant unanimement en faveur.
En vertu de l’article 77 de la Constitution sud-coréenne, cette résolution oblige le président à se conformer.
À 1h12, les soldats se sont retirés de l’Assemblée nationale, tandis qu’environ 2.000 citoyens se rassemblaient à l’extérieur en scandant "Vive la République de Corée !".
Comment cela se compare-t-il aux précédentes déclarations de loi martiale ?
Depuis sa fondation en 1948, la Corée du Sud a connu 16 déclarations de loi martiale, généralement en temps de guerre ou d’urgence nationale. L’article 77 de la Constitution autorise deux types de loi martiale : d’urgence et de sécurité.
La loi martiale d’urgence, comme celle déclarée par Yoon, confère au président des pouvoirs étendus, tels que :
Interdiction de toutes les activités politiques, y compris les manifestations et les opérations des partis ;
Mise des médias et publications sous le contrôle du Commandement de la loi martiale ;
Interdiction des perturbations sociales, telles que les grèves ;
Obligation pour le personnel médical de reprendre ses fonctions dans un délai de 48 heures sous peine de sanctions ;
Préservation, dans la mesure du possible, des activités quotidiennes des citoyens, sauf pour les "forces antinationales" ;
Possibilité pour les autorités d’arrêter, de détenir et de punir les contrevenants sans mandat.
Les motivations de Yoon pour déclarer la loi martiale !