Inversion de la Charge de la Preuve et Identification Numérique : la dangereuse trajectoire de Fedpol (Office Fédéral de la Police Suisse) vers une Surveillance Totale !

Tous Coupables !
Les récentes déclarations d'Eva Wildi-Cortés, directrice de Fedpol, ont ouvert un nouveau chapitre dans le débat sur l'État de droit et les droits civiques.
Dans une interview, elle a suggéré d'introduire un renversement de la charge de la preuve dans les affaires de blanchiment d'argent.
Ce qui, à première vue, apparaît comme une approche pragmatique de la lutte contre le crime organisé pourrait, en conjonction avec le projet d'identité numérique pour tous les citoyens, devenir le fondement d'un État de contrôle autoritaire.
Renversement de la charge de la preuve : coupable jusqu'à preuve du contraire !
La présomption d'innocence est l'un des piliers de tout État de droit.
Mais Fedpol semble vouloir affaiblir ce principe : à l'avenir, l'État n'aura plus à prouver que l'argent provient de sources illégales ; les citoyens devront eux-mêmes prouver que leurs fonds sont propres.
Tout manquement à cette obligation entraînera la confiscation.
Un modèle déjà existant dans des pays comme l'Italie pourrait ainsi devenir réalité en Suisse.
Mais le danger est clair : quiconque ne peut pas fournir une preuve complète de ses revenus – qu'il s'agisse d'argent liquide, d'un don ou d'un héritage – devient automatiquement une cible.
L'identité numérique comme outil de surveillance !
La situation devient encore plus explosive si l'identité numérique prévue est intégrée à ce système.
Sous couvert d'efficacité et de modernisation, chaque citoyen recevra "volontairement" une identité numérique reliant tous les aspects de sa vie : comptes bancaires, données de santé, assurances, voyages et contacts avec les autorités.
Avec un renversement de la charge de la preuve dans le secteur financier, l’identité numérique pourrait se transformer en un outil d’enquête universel :
- Chaque transaction est liée à l’ID et peut être tracée par les autorités.
- Les algorithmes signalent automatiquement les « tendances suspectes » – comme les retraits fréquents d’espèces, les transferts à l’étranger ou les dons à des organisations "indésirables".
- En cas de suspicion, les comptes pourraient être immédiatement fermés ou les services bloqués jusqu'à ce que le citoyen prouve son innocence.
Les citoyens sous suspicion générale !
Ainsi, le renversement de la charge de la preuve combiné à l’identité numérique se transforme en un renversement permanent de la logique juridique : tout citoyen est suspect à moins qu’il ne prouve le contraire.
- Le manque de preuves affecte particulièrement ceux qui ne disposent pas de preuves écrites ou de données parfaites.
- Les abus politiques deviennent possibles : ceux qui sont gênants peuvent être plus facilement réduits au silence par des accusations de "blanchiment d’argent" ou "d’irrégularités financières".
- Le citoyen n’est plus traité comme un individu libre, mais comme une menace potentielle pour le système .
« Volontaire » – mais sans alternative !
Officiellement, l'identité numérique est présentée comme « volontaire ». Mais en pratique, elle est remplacée par une exigence croissante : l'accès aux services gouvernementaux, aux voyages, aux soins de santé, aux comptes bancaires… tout cela ne fonctionnera de plus en plus que via l'identité numérique. Quiconque n'en sera pas doté deviendra un marginal numérique.
Avec le renversement de la charge de la preuve, cela signifie que l’État détient la clé maîtresse de l’existence financière .
Conclusion : La rupture dangereuse du barrage !
La combinaison du renversement de la charge de la preuve et de l'identification numérique est plus qu'un simple détail technique en matière de prévention de la criminalité. Elle marque une brèche dangereuse :
- La présomption d’innocence est de facto abolie.
- L’identité numérique devient un instrument de contrôle.
- Les citoyens perdent leur autonomie financière et personnelle.
Il ne s’agit pas seulement de blanchiment d’argent, mais de la question de savoir dans quelle mesure une société peut encore être libre lorsque chaque étape est enregistrée numériquement et que chaque solde de compte est potentiellement criminalisé.