samedi 20 décembre 2025

Le Mercosur pour Tuer l'Agriculture Européenne ?

"Une menace fondamentale pour la sécurité alimentaire des citoyens européens !" : Un Eurodéputé Polonais dénonce le vote Désastreux du Parlement Européen sur l’Accord de Libre-Échange entre l’UE et le Mercosur ! 

Le Parlement européen a voté une clause de sauvegarde dans l’accord commercial entre l’UE et les pays du Mercosur, mais cela ne suffit pas pour éviter une catastrophe pour la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire des aliments et l’avenir agricole de l’Europe.

"Les modifications votées au Parlement européen n’éliminent pas la menace fondamentale qui pèse sur la sécurité alimentaire des citoyens de l’UE, et la clause de sauvegarde n’empêchera pas la déstabilisation du marché agricole. 

Une solution factice a été adoptée, destinée à donner l’impression d’une protection agricole et à faciliter l’acceptation politique de l’ensemble de l’accord", a commenté Jadwiga Wiśniewska, députée européenne du PiS, dans une interview accordée à wPolityce au sujet du vote du PE sur les clauses de sauvegarde de l’accord avec les pays du Mercosur.

"Les mesures de sauvegarde approuvées n’éliminent pas les menaces qui pèsent sur les petites et moyennes exploitations agricoles, qui constituent l’épine dorsale de l’agriculture polonaise. Pour elles, ces mécanismes seront totalement insuffisants", ajoute-t-elle.

Le Parlement européen réagit aux protestations massives et à la vive opposition des agriculteurs, des militants européens et des initiatives citoyennes visant à protéger l’Europe contre l’inondation de denrées alimentaires bon marché et dangereuses en provenance d’Amérique du Sud. 

Dans cette optique, le Parlement a adopté plusieurs amendements qui sont censés "permettre une réaction plus rapide" de l’UE en cas de baisse des prix de produits tels que le bœuf et les œufs due aux importations en provenance du bloc sud-américain.

Cependant, les détracteurs affirment que cette mesure vise à étouffer l’opposition et n’offrira aucune garantie réelle aux agriculteurs et aux consommateurs européens. 

"Il convient de souligner que la Commission européenne elle-même admet que l’accord nuira à l’agriculture, puisqu’elle propose un milliard d’euros de compensation, même si cela ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins. 
Pour la Pologne, cela signifie un risque réel de baisse de la production nationale et une dépendance accrue vis-à-vis des importations. 
Le mécanisme n’exclut pas un afflux massif de produits moins chers provenant des pays du Mercosur, fabriqués selon des normes moins strictes", ajoute Wiśniewska.

La Pologne est profondément divisée sur la question, la gauche votant en faveur du Mercosur, ce qui nuira aux agriculteurs et menacera la sécurité alimentaire européenne. 

Les députés européens polonais de la Coalition civique (KO), du Parti populaire polonais (PSL), de la Nouvelle Gauche (Nowa Lewica) et du parti Pologne 2050 (Polska 2050) ont soutenu la mesure. 

Les députés européens de la droite conservatrice polonaise, Droit et Justice (PiS) et Confédération, s’y sont opposés.

Les pays attendent une clause de sauvegarde pour le vote final sur l’ensemble de l’accord commercial avec le Mercosur. L’approbation nécessite une majorité qualifiée parmi les capitales (15 pays représentant 65% de la population de l’UE). 

Une minorité d’au moins quatre pays représentant au moins 35 % de la population de l’UE peut bloquer le vote.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, espère signer l’accord lors du sommet du Mercosur au Brésil le 20 décembre. Cependant, en raison des protestations des agriculteurs, la France souhaite reporter les travaux sur l’accord avec le Mercosur à l’année prochaine. 

Un député européen français a accusé Bruxelles de "tuer l’agriculture européenne".

Le député européen français Jordan Bardella, leader du Rassemblement National, a publié sur X à propos du vote : "Ursula von der Leyen et sa majorité au Parlement européen peuvent se féliciter : tout semble indiquer qu’ils sont bel et bien en train de tuer l’agriculture européenne, qui, il n’y a pas si longtemps, était la fierté de notre continent et la force de la France." 

Macron est soumis à une pression extrême après que la quasi-totalité du Parlement français ait voté contre l’accord de libre-échange, un seul député ayant voté pour dans toute la chambre

Cet accord pourrait porter un coup dur à la qualité des aliments, entraînant l’importation de viande et de produits agricoles bon marché en provenance d’Amérique du Sud, où les normes sont particulièrement laxistes en matière d’utilisation de pesticides et d’OGAu cours des prochaines années, ces produits se retrouveraient de plus en plus souvent dans les rayons européens.

Alors que l’UE insiste sur la question de la protection du climat et du Green Deal, cet accord de libre-échange va également stimuler les pratiques agricoles destructrices en Amérique du Sud, où l’application des mesures de protection de l’environnement reste faible. 

Des dizaines de millions d’hectares de forêt tropicale ont été détruits pour faire place au pâturage du bétail et à la monoculture du soja et d’autres cultures commerciales, mais avec l’ouverture du marché lucratif de l’UE, cela pourrait créer une frénésie visant à détruire encore plus de forêt tropicale et à la convertir à des fins agricoles.

Les opposants à l’accord soulignent que, dans le cadre de cet accord, l’Allemagne enverra ses produits industriels en Amérique du Sud et, en contrepartie, les denrées alimentaires des pays d’Amérique du Sud afflueront vers l’Europe. 

Malheureusement, ces denrées alimentaires seront souvent de mauvaise qualité et contiendront des produits chimiques interdits depuis longtemps en Europe.

Les risques sont énormes. Le Brésil à lui seul autorise l’utilisation de pas moins de 3 669 pesticides. 

Avec l’ouverture des marchés européens, le Brésil pourra exporter de plus en plus de ses denrées alimentaires à l’étranger. 

L’importance accordée par l’Europe à la « consommation locale » afin de réduire les émissions de carbone liées au transport deviendra une plaisanterie, car les denrées alimentaires provenant de l’autre bout du monde seront souvent moins chères que les produits locaux. Les entreprises chimiques européennes engrangeront des profits colossaux.